- Réglementation, démarches et fiscalité
Publié le 10.09.2025
Installer des panneaux solaires chez soi est une démarche à la fois écologique et économique. Mais avant de produire votre propre électricité, il est impératif de respecter certaines obligations administratives. Entre déclaration préalable de travaux, contraintes liées à la localisation et raccordement au réseau, cet article vous guide pas à pas pour ne rien oublier.
La déclaration préalable de travaux (DP) est une démarche administrative qui permet à la mairie de vérifier que votre projet solaire respecte les règles d’urbanisme en vigueur. Elle est obligatoire pour toute installation de panneaux solaires posés sur toiture d’un bâtiment existant, visible depuis l’espace public ou en façade.
Vous devez effectuer cette déclaration si vous installez des panneaux solaires sur une maison individuelle, un garage ou une dépendance, quel que soit le règlement d’urbanisme applicable (PLU, PLUi-h, RNU, etc.).
Par ailleurs, si vous êtes situé à moins de 500 mètres d’un monument historique, d’un site classé ou inscrit (voir plus bas), un Architecte des Bâtiments de France (ABF) participera à l’instruction de la déclaration préalable.
En revanche, si les panneaux sont installés au sol dans une zone non protégée et que leur surface est inférieure à 3 kWc, la déclaration préalable de travaux peut ne pas être exigée. Dans le doute, il est toujours conseillé de vous renseigner auprès de votre mairie.
Le dossier de déclaration préalable comprend plusieurs éléments :
Le délai d’instruction est d’un mois à partir de la réception du dossier complet. En l’absence de réponse dans ce délai, vous bénéficiez d’une autorisation tacite. Dans le cas où votre habitation est située en zone ABF (Architecte des Bâtiments de France), ce délai est prolongé d’un mois, soit deux mois d’instruction au total. A noter que dans ce dernier cas, vous ne pouvez pas bénéficier d’une autorisation tacite.
Si votre logement se trouve dans une zone classée ou à proximité d’un bâtiment historique (moins de 500 m), vous devrez soumettre votre projet à l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France. Ce dernier émet un avis qui peut être assorti :
Les prescriptions, recommandations et observations portent sur la structure utilisée pour la mise en œuvre des panneaux solaires en toiture (intégration au bâti ou surimposition), la couleur des panneaux ou matériaux spécifiques, voire une implantation moins visible.
Dès lors que l’Architecte de Bâtiments de France est mis à contribution pour donner son avis sur un projet d’installation de panneaux solaires, l’instruction est prolongée et le délai passe à deux mois.
Après que l’ABF ait rendu son avis, l’autorité administrative compétente pour instruire la DP (service urbanisme de la COMCOM, Métropole ou de la mairie de la ville concernée) peut rendre sa décision sous forme d’un arrêté :
Bon à savoir : Une fois le CNO obtenu ou en cas d’accord tacite, vous devez afficher votre autorisation (ou le récépissé de dépôt en cas d’accord tacite) dès la décision de non-opposition et jusqu’à la fin des travaux.
Dans les lotissements ou copropriétés, un accord préalable de la copropriété ou de l’association syndicale libre (ASL) est parfois nécessaire. Vérifiez votre règlement de lotissement ou de copropriété pour éviter les litiges.
Certaines communes imposent également des restrictions esthétiques via leur PLU (ex : interdiction des panneaux en façade, hauteur maximale au sol, etc.).
Si vous souhaitez revendre tout ou une partie de l’électricité produite par vos panneaux solaires, il faut demander un raccordement au réseau public d’électricité.
Cette démarche est à effectuer après validation de votre déclaration préalable, mais avant la mise en service de l’installation.
La demande se fait généralement en ligne sur le site d’Enedis, gestionnaire de réseau de distribution d’électricité pour 95 % du territoire français. Vous devrez fournir :
Le délai de traitement est variable, entre un à trois mois selon les régions et la complexité du raccordement.
Si votre gestionnaire de réseau est une ELD (Entreprise Locale de Distribution), vous devez vous conformer au processus mis en place par cette entité.
Enedis vous enverra une proposition de raccordement (PDR) avec un devis. Une fois acceptée et réglée, les travaux seront programmés. À l’issue, Enedis vous délivrera une attestation de conformité du raccordement, nécessaire pour :
Si votre zone n’est pas sous le giron d’Enedis, c’est votre gestionnaire local (ex. Électricité de Strasbourg, Gérédis, SRD, etc.) qui assurera une démarche similaire.
Le certificat de conformité électrique (AC Bleu) est délivré par l’autorité CONSUEL. La demande doit être faite après installation par l’installateur qui fournit également un dossier technique.
Sur base de ce dossier technique, CONSUEL délivre une attestation de conformité ou déclenche une visite de contrôle sur site pour vérifier la conformité électrique.
Le certificat CONSUEL (AC Bleu) est un prérequis pour la mise en service auprès du gestionnaire de réseaux.
Vous l’aurez compris, l’installation de panneaux solaires nécessite plus que le simple achat de matériel performant : elle doit s’accompagner de démarches administratives bien respectées, qui varient selon la localisation, la puissance, et le type de pose.
La déclaration préalable de travaux, les autorisations spécifiques en zone protégée et la demande de raccordement sont autant d’étapes indispensables pour produire de l’énergie solaire en toute légalité.
Pour éviter les mauvaises surprises, il est fortement recommandé de se faire accompagner par un installateur RGE expérimenté, qui connaît les règles locales et peut gérer ces formalités à votre place.